Amoureuse de
la femme…
Cela pourrait
être le début d’un poème ou d’une lettre ouverte mais c’est surtout ce que je
ressens. La femme est belle et diverse, il n’en existe pas une pareille, elles
sont uniques.
Pour ce
nouveau challenge du RDVBAM, nous avons décidé de célébrer, de rendre hommage, aux femmes du monde entier. Certes, nous sommes un peu en avance sur la Journée internationale des Femmes qui a lieu chaque année le 8 Mars, mais y a-t-il un jour unique
pour célébrer la femme.
Pour la petite
histoire :
A l’origine, cette journée est issue de l’histoire des luttes féministes menées sur les continents européen et américain. En 1910, Clara Zetkin, une femme politique marxiste allemande et une figure historique du féminisme, fait la proposition de la première journée internationale des femmes et revendique le droit de vote des femmes, le droit au travail et la fin des discriminations au travail. Pour en savoir plus, je vous invite à consulter cette page ICI
J'ai décidé de rendre hommage à une femme martiniquaise, un symbole de la lutte anti-coloniale, une icône et un modèle de courage : Lumina Sophie dite "Surprise", de son vrai nom Marie-Philomène Sophie.
Elle naît le 5 novembre 1848 au Vauclin juste après l'abolition de l'esclavage.
Durant son enfance, elle vit sur l'habitation La Broue, où les nouveaux libres organisent leur nouvelle vie. Elle est entourée de femmes, notamment sa grand-mère qui l'initie à la culture de la terre. Très tôt, Lumina apprend la couture, accompagne sa mère au marché mais participe aussi à la récolte de la canne à sucre et du café.
Lumina est autonome et dotée d'une forte personnalité. Elle est à la fois journalière, vendeuse sur les marchés de Josseaud et du bourg de Rivière-Pilote, mais aussi cultivatrice et couturière rurale. Son quotidien et ses fréquentations contribuent à lui donner un regard averti sur le quotidien des populations rurales, notamment en matière d’imposition et d'accès à l'éducation.
Surprise se fait connaître comme activiste, et ses discours passionnés et sa force de caractère lui valent le surnom de "Lumina" en référence à son prénom Philomène mais également à la lumière.
Dans les années 1870, Léopold LUBIN, jeune Noir, est condamné dans une affaire l'opposant à un jeune Européen, commissaire de marine. A cette affaire s'ajoute celle de CODE, propriétaire de l'habitation LA MAUNY, qui a hissé un drapeau blanc en nostalgie des temps esclavagistes. Membre du jury d'assises dans l'affaire LUBIN, il se vante publiquement de l'avoir fait condamner. Un mouvement de solidarité active et une grande insurrection sont déclenchés. Lumina, enceinte de 2 mois, y participe et rejoint la foule qui se rassemble sur la place du marché de Rivière-Pilote en septembre.
CODE est abattu, et l'état d'urgence est proclamé en Martinique. L'insurrection est rapidement vaincue et des émeutiers sont arrêtés. Lumina en fait parti. Lors de ses procès, elle est dépeinte comme la "flamme de la révolte", la reine de la compagnie, la plus terrible des chefs de bandes. On l'accuse d'être une incendiaire, de chercher à dominer les hommes et de nier sa condition de femme.
Lumina accouche, en prison en avril 1871, d'un garçon nommé Théodore LUMINA par l'administration pénitentiaire. L'enfant est séparé immédiatement de sa mère.
Elle est condamnée aux travaux forcés à perpétuité pour incendie et participation active à l'insurrection.
Elle finit par mourir d'épuisement, de maladie et de mauvais traitements, le 15 décembre 1879.
Durant mon enfance, ma mère faisant partie d'une association
de lutte contre la violence faite aux femmes mais aussi de lutte pour les
conditions des femmes. Cette histoire m'a été conté et c'est de cette façon que
j'ai fait la connaissance de cette femme épatante.
Aujourd'hui, de nombreux établissements, et municipalité
rendent hommage à cette femme en Martinique en donnant son nom à des
édifices. Malgré les années, elle est toujours symbole d'une force et d'un courage incroyable. C'est un modèle pour toutes les femmes martiniquaises mais aussi pour toutes les femmes en général.
A l'image de Lumina Sophie, nous ne devons pas renoncer , nous devons continuer à montrer chaque jour que la femme est capable et même si le chemin est encore long pour l'égalité nous nous devons continuer à avancer. Comme on dit chez moi, "sé grenn diri ka plen sak diri" littéralement "ce sont les grains de riz qui remplissent le sac de riz". Chaque acte, chaque décision qui pourra nous aider à être reconnue et considérée à notre juste valeur est important...
N'hésitez pas à aller faire un tour sur les autres blogs et chaîne des participantes :
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Elisamodish ▪ Un Huit Mars ▪ Mlle Vidova ▪ That's So Mouss ▪ Le Carnet de Cerise ▪ Deadlines & Dresses ▪ Grace Minlibe ▪ Titty Beauty ▪ Lisenailsart |
Sources : wikipedia ▪ L'histoire par les femmes ▪ Une autre histoire
La lutte continue. Force à toutes les femmes.
RépondreSupprimerJe connaissais déjà l'histoire de cette femme courageuse et digne, mais ça fait toujours du bien d'en entendre parler, merci beaucoup.
RépondreSupprimerQu'elle nous serve d'exemple!!!
Lau Zed
Je suis d'accord avec toi 1 piqûre de rappel ne fait jamais de mal...
SupprimerTrès bel hommage aux femmes Marjolaine ! Elle est émouvante cette histoire, on a presque envie de savoir ce qu'est devenu ce fils enlevé à sa maman.
RépondreSupprimerMerci pour ce partage, en effet c'est l'ensemble des grains de riz qui finissent par remplir un sac ;-)
Malheureusement la fin de l'histoire est triste jusqu'au bout puisque le fils meurt en juin 1871 :(
Supprimerton article est top ma belle
RépondreSupprimerMerci :)
SupprimerTrès beau partage j'en ai appris beaucoup et je t'en remercie
RépondreSupprimerMerci et je suis contente que tu en apprennes plus sur cette femme d'exception
SupprimerMerci pour cette découverte ! J'aime toujours en apprendre de la culture des "Blacks" et encore plus lorsqu'elle touche mes îles natales ! Merci beaucoup !
RépondreSupprimerContente que tu ais pu découvrir une partie de l'histoire de cette femme ;)
SupprimerBisous <3